Un cœur de Glace : l’interview de Christine Féret-Fleury

A l’occasion de la sortie d’Un Cœur de Glace aux éditions du Livre de Poche Jeunesse, Christine Féret-Fleury, auteur aux multiples univers, nous livre ses conseils d’écriture.


- Vous écrivez dans des styles très différents (romans adultes, jeunesse, thriller, …). Comment faites-vous pour passer d’un univers à l’autre aussi rapidement ? Comment des thèmes aussi différents vous viennent-ils à l’esprit ?
En ce qui concerne les styles et les thèmes, le secret, c’est la gourmandise : j’aime tant de genres littéraires différents que je ne pourrais même pas imaginer me cantonner à un seul quand j’écris. Quand je choisis le sujet de mon prochain livre, je consulte, en quelque sorte, un menu de restaurant, bien fourni et très alléchant : « Voyons, que vais-je déguster aujourd’hui ? Un petit polar à la sauce bretonne ? Une nouvelle bien noire ? Un roman historique ? Quelques mondes parallèles ? Une uchronie toute fraîche ? » C’est un des grands plaisirs de mes matinées : choisir, parmi les trois ou quatre romans sur lesquels je travaille, celui que je vais « ouvrir » en premier – comme on ouvre un coffre au trésor, qui vous réserve des surprises amusantes ou merveilleuses.


- Dans « Un cœur de Glace » le lecteur suit les aventures de Liane, 14 ans. Lorsqu’on est adulte, comment fait-on pour se glisser dans la peau d’une adolescente ?
Quand on est adulte, on garde en soi tous les êtres qui nous ont habités au cours du temps : le travail de l’écrivain consiste simplement à les retrouver, à leur redonner voix. Qui étais-je à 14 ans ? Comment aurais-je réagi (ou non) dans telle circonstance ? Quels étaient mes rêves et mes angoisses ?


- Lorsque vous écrivez, notamment sur des personnages déjà célèbres (comme Sissi), quelle part laissez-vous à l’imagination et quelle part laissez-vous à la véracité historique ?
J’essaie d’être aussi scrupuleuse que possible en ce qui concerne la chronologie et la véracité des faits tels qu’ils se sont déroulés. J’essaie aussi de restituer avec justesse la vie quotidienne et, dans une certaine mesure puisqu’une adaptation est toujours nécessaire, le langage employé par les personnages. Même les personnages de fiction doivent être au moins « vraisemblables ». Mais je reste absolument libre de me glisser dans leurs pensées ! Au cours de l’écriture des quatre tomes de Sissi, je suis devenue très proche d’elle. Avant ses fiançailles avec l’empereur d’Autriche, sa vie s’est déroulée loin des grands tumultes du siècle ; j’ai donc pu laisser libre cours à mon imagination, dans les limites bien sûr de l’exactitude historique.


- Avez-vous des conseils pour les écrivains en herbe qui hésitent à se lancer ?
Lire énormément, sans se cantonner à un seul genre (même si on l’adore), écrire chaque jour, regarder et écouter le monde avec des yeux d’écrivain. Notre univers familier peut parfois nous paraître étroit ou monotone, en réalité, c’est toujours un fantastique réservoir d’histoires. Et nous croisons à chaque instant des personnages de roman en devenir.
Enfin, ne pas être intimidé par l’écriture. Ce n’est pas une « inspiration » qui tomberait par hasard sur la tête de l’écrivain. C’est une manière de vivre, une curiosité, un désir de raconter, et surtout beaucoup de travail. Comme tout ce qui en vaut la peine !


- L’actualité met beaucoup en avant Victor Hugo en février : de nouvelles cloches sont arrivées à Notre Dame et Les Misérables sont adaptés au cinéma. Que représentent ces grands classiques pour vous ?
La traversée des bois de Montfermeil par Cosette en pleine nuit, sa rencontre avec Jean Valjean, le cadeau de cette poupée qui, dans sa vitrine, semble une reine, a été une de mes « scènes capitales » en littérature. J’ai voyagé en mer avec Han d’Islande, et c’est en lisant la description de Notre-Dame de Paris que j’ai compris que les églises avaient été les livres de ceux qui ne connaissaient pas l’écriture. Hugo est un conteur extraordinaire, avec un souffle dont je voudrais posséder la centième partie ! Les grands classiques – il ne faut pas se laisser rebuter par le mot « classique » – sont des voyages extraordinaire, et la nourriture de toute une vie. Je relis régulièrement mes livres préférés.


- Après nous avoir entrainés dans tant d’univers différents, que nous réservez-vous pour la suite ?
J’ai des dizaines de projets et je brûle de m’y lancer ! Le plus avancé est un thriller qui paraîtra chez Black Moon l’année prochaine. Un thriller un peu particulier puisqu’il reprend la trame d’un conte de fées… assez sombre…


Pour plus d’informations sur le livre et sur l’auteur, rendez-vous ici.


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